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Il6 t1*^] JOURNAL
sa tante la princesse de Condé (0, prenoit plaisir à voir toucher le luth à un gentilhomme nommé de Noailles, qui avoit le bruit d'étre aimé de ladite dame. Comme il accordoit .mélodieusement sa voix à l'instrument sur cette chanson :
Je ne vois rien qui me contente T Absent de ma divinité ;
et répétant souvent passionnément ce mot de divinité, le roy de Navarre dit à de Noailles :
« N'appeliez pas ainsi ma tante : • Elle aime trop l'humanité. »
Le Roy l'ayant entendu le même jour : « Voilà, dit-il, « une rencontre digne de mon frere ! Si lui et les au-« tres ne s'amusoient qu'à cela, nous aurions bientost la « paix. »
En ce mois de may, le roy de Navarre ôta les sceaux à M. de Mesmes (a), seigneur de Roissy et de Malassise, à raison des malversations pretendues faites par lui en cet etat, et chassé par les deux Roys et la Reine mere ignominieusement de la cour. Dont fut fait le quolibet suivant, qui fait allusion aux armoiries de Navarre, aux sceaux et à sa seigneurie.
Il a dérobé la vache f3), Mais il a été surpris ;
(-) Sa tante la princesse de Condé : Françoise d'Orléans, fille de François d'Orléans, marquis de Rotelin, mariée, le 5 novembre 1565, avec Louis i de Bourbon, prince de Condé, septième fils de Charles de Bourbon-Vendôme, et frère d'Antoine de^ Bourbon, roi de Navarre , père de Henri iv. — (-) Ota les sceaux à Af. de Mesmes: Henri Mesmes, fils de Jean-Jacques de Mesmes. Il fut le protecteur des UMB siècle. — (-0 La vache : Il y avoit une vache dans
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